Bolsonaro trompe les sans-terre avec de faux titres au profit des ruraux

São Paulo – Le Mouvement des Travailleurs Ruraux Sans Terre a envoyé aujourd’hui (31) une lettre au Tribunal Fédéral des Comptes (TCU), au Conseil National de la Justice (CNS), au Tribunal Suprême Fédéral (STF), au Bureau du Procureur Général (PGR) et au Procureur fédéral des droits des citoyens (PFDC). Le MST appelle à l’inspection des actes de titrage foncier par le gouvernement de Jair Bolsonaro. L’objectif est de garantir l’intérêt public ainsi que le droit des familles sédentaires d’être consultées au préalable sur les modalités de régularisation des parcelles de réforme agraire où elles vivent et travaillent.

Le gouvernement Bolsonaro a claironné la délivrance de plus de 342 000 titres fonciers au cours de ses près de trois ans et demi de gouvernement. «Nous livrons des titres à des personnes qui attendent ce morceau de papier depuis plus de 40 ans. Nous avons déjà dépassé les 330 000 titres au Brésil. Nous nous efforçons de dépasser les 400 000 cette année. Le nombre de titres livrés en trois ans était bien supérieur à celui livré en huit ans de FHC, huit de Lula, une demi-douzaine de Dilma et deux de Temer. C’est le gouvernement qui a un engagement envers vous, qui honore ces engagements. E esses títulos de propriedade, na verdade, não deixam de ser uma carta de alforria para cada um dos senhores”, disse Bolsonaro en vidéo publiée sur Twitter le 22 avril.

Le titre anticonstitutionnel de Bolsonaro

Auparavant, à Brasilia, Alexandre Conceição, membre de la coordination du MST, avait souligné que la politique de titrage pratiquée par le gouvernement de Jair Bolsonaro nuit aux colons et aggravera, à moyen terme, la concentration des terres au Brésil. Aux côtés des députés João Daniel (PT-SE), de la direction du MST Nordeste, et Orlando Silva (PCdoB-SP), il a mis en garde contre les problèmes de politique foncière menée par le gouvernement.

Contrairement à ce que la Constitution détermine, Bolsonaro n’émet pas la soi-disant concession de droits réels d’utilisation (CDRU), un document gratuit, ayant la force d’un acte public, qui offre une sécurité juridique, qui sort au nom du couple et garanties droit d’utiliser la terre y compris pour les enfants et les héritiers, mais que ne permet pas la vente de terrain pour le terrain à vendre.

Cette modalité a été défendue par le MST dans la construction de la Constitution afin que, tandis que les familles exercent des activités productives sur la terre alors que l’Union préserve les principes de la réforme agraire, les lots soient empêchés de faire l’objet de négociations et de spéculations immobilières.

En d’autres termes, pour éviter la concentration des terres et protéger les intérêts de tout le peuple brésilien, puisque, à travers l’Union, des ressources publiques ont été investies pour exproprier des propriétés et installer des familles. « La terre conquise lors de la réforme agraire est destinée à produire des aliments sains pour tous. Pas pour vendre », a déclaré Alexandre Conceição.

De plus, le gouvernement dénature un autre type de titre prévu par la Constitution, le Titre du domaine (TD).

La Terre pour les alliés

C’est une obligation privée onéreuse, émise au nom d’un homme et d’une femme, qui donne les mêmes droits que la CDRU. Mais avec la différence qui doit être payée par les colons. Pour le vérifier, l’Incra doit facturer au colon entre 10% et 50% de la valeur du terrain nu établi sur le marché dans cette région. Avec ce titre, après avoir payé la terre à Incra, le colon pourra la vendre. Contrairement à la loi, l’INCRA n’a pas veillé à ce que ce document soit au nom du couple, précise le MST.

Selon la coordination nationale, dans 90% des cas, les documents d’occupation provisoire appelés Utiliser le contrat de concession (CCU), qui ne reconnaît formellement que la condition sédentaire qu’exerce la famille. « Beaucoup de gens sont trompés, et ils ne le découvrent que lorsqu’ils se rendent au bureau d’enregistrement foncier et ne peuvent pas enregistrer le document délivré par l’INCRA », a déclaré Conceição.

Dans le bilan du MST, le gouvernement Bolsonaro veut distribuer des obligations sans remplir les obligations constitutionnelles. Parmi eux, les investissements dans les zones de peuplement pour garantir les conditions de vie des familles sédentaires, telles que l’accès au logement, à la santé et à l’éducation, et le crédit pour la production et la distribution. De cette façon, sans conditions pour vivre et produire, les colons finissent par vendre, à bas prix, leur lot aux agriculteurs des environs qui, avec la stratégie, étendent leur latifundium dans toute la région.

« Bolsonaro et les ruraux veulent démanteler la structure autorisée aujourd’hui avec la titularisation collective du CDRU. Dans celui-ci, 10% du règlement est un espace commun, 20% est une zone de préservation de l’environnement et le reste est occupé par des agrovilas individuelles et des lots productifs. Bolsonaro veut céder les 10 % aux municipalités et 20 % aux États. Mais en individualisant les familles, cela brise la capacité de production de la chaîne de riz, cacao, maïs, café, farine, ce qui a fait du MST un producteur majeur », a déclaré Conceição.

Editeur : Cida de Oliveira