Ils dénoncent le meurtre d’un autre leader social à Cauca, en Colombie

L’Institut d’études pour le développement et la paix (Indepaz) a dénoncé ce lundi l’assassinat d’un autre leader social, cette fois dans la ville colombienne de Popayán (département du Cauca), portant le total à 88 dirigeants assassinés en 2022.

L’entité colombienne a précisé que c’est le chef indigène reconnu, membre de la communauté Misak du Cauca, Jesús Antonio Montano, qui avait dénoncé les menaces contre la population par des groupes armés résiduels présents dans la région.

Le défenseur social avait disparu le 5 juin avant de rentrer chez lui et ce lundi, il a été retrouvé dans le même village où se trouvait sa maison, La Rejoya de Popayán, selon Indepaz.

« Pour sa part, le Bureau du Médiateur a émis l’AT 004/22 sur le risque électoral, dans lequel il indique que dans cette zone le risque pour la population est passé de moyen à élevé lors du scrutin du 29 mai et qu’elle fait face à des faits de violence de toutes sortes par des structures armées », a rapporté l’organisme colombien.

Indepaz indique que les groupes déployés dans la région sont les pamphlets Lasa des Forces d’autodéfense gaitanistes de Colombie (AGC), l’Armée de libération nationale (ELN), la colonne mobile Jaime Martínez et Carlos Patiño du Commandement de coordination occidental et les Diomer Cortes. Front de la deuxième Marquetalia et de la troisième division de l’armée colombienne.

De son côté, la plateforme Colombia Informa a rapporté que dimanche 38 familles ont été directement attaquées à la ferme La Cabaña dans le village de La Viuda à Cajibío, par la Mobile Riot Squad (Esmad) en collaboration avec la police nationale dans le même département où elles ont été assassinés à Jésus Antonio Montano.

Selon un rapport présenté par Indepaz entre le 7 août 2018 et le 4 juin 2022, 930 leaders sociaux et défenseurs des droits humains ont été assassinés en Colombie, dont 126 femmes.

Cauca est l’un des départements les plus touchés par les massacres dans le pays, suivi par Antioquia, Norte de Santander et Chocó. D’autre part, 11 des 245 signataires assassinés de l’Accord de paix sont des femmes et, au cours de la même période, il y a eu 261 massacres, qui ont fait au total 1 144 victimes.