La technologie pour la technologie ne peut pas être considérée comme de l’art – Jornal da USP

Luli Radfahrer fait référence à l’art immersif, qui a tendance à faire un usage excessif de la technologie, pas toujours avec de bons résultats, car il commence à « penser » pour le spectateur.

Le thème de ce numéro de la chronique datacratie c’est de l’art immersif, qui profite du large éventail de technologies (réalité virtuelle, réalité augmentée, etc.) dont disposent les artistes pour porter leur message au public. Le problème, pour Luli Radfahrer, réside dans l’approche, qui est la technologie pour la technologie, « ce que nous appelons la technophilie – l’emballage est tellement magique que le présent à l’intérieur n’a pas d’importance ». En d’autres termes, une exposition d’art immersive ne remplit pas toujours le rôle de faire de l’art et de faire réfléchir le public sur ce qu’il voit, car « elles sont tellement magiques que l’individu ne pense pas, il se contente de consommer ». Il en résulte qu’il existe un rapport différent avec l’idée d’art, dans la mesure où l’objet artistique est censé assumer le travail de la pensée, un rôle qui reviendrait au spectateur. « Ce qui pourrait élargir tout l’univers de l’art finit par le restreindre », complète le chroniqueur.

De plus, Radfahrer note que toute technologie a besoin « d’une bonne structure, d’une bonne idée derrière elle, d’une bonne feuille de route. Vous avez des films de science-fiction qui ont des effets incroyables, mais les histoires sont faibles. Il faut bien utiliser l’art, soutient-il. « Ma peur, c’est quand l’individu, en mettant la main à l’art, perd la fonction de l’art. » Radfahrer cite en exemple les films noir et blanc coloriés par ordinateur, une technique qui, selon lui, n’apporte rien à l’œuvre originale, c’est juste de la pyrotechnie. Et trop de pyrotechnie n’est plus de l’art mais de la décoration, de la scénographie, rien de plus que du pur divertissement. Il conclut : « L’art n’a pas été fait pour être un divertissement, l’art a été fait pour provoquer, stimuler, amener l’individu à s’interroger sur le monde. Et l’art technologique, s’il le fait, est extrêmement bienvenu.


datacratie
La colonne datacratieavec le professeur Luli Radfahrer, est diffusé tous les vendredis à 8h30 sur Rádio USP (São Paulo 93,7 FM ; Ribeirão Preto 107,9 FM) et également sur Youtube, produit par Jornal da USP et TV USP.

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