Le Chili expulse plus d’une centaine de migrants, principalement des Vénézuéliens

Le Chili expulsera plus d’une centaine de migrants, pour la plupart des Vénézuéliens, qui ont traversé la frontière nord avec la Bolivie par des passages non autorisés et irréguliers, a déclaré mardi le ministre de l’Intérieur Rodrigo Delgado.

« Le vol (vers le Venezuela et la Colombie) part demain très tôt », a annoncé Delgado, qui s’est rendu ce mardi dans la petite ville frontalière de Colchane pour vérifier la situation en raison du grand nombre de personnes, principalement vénézuéliennes, qui entrent irrégulièrement au Chili depuis Bolivie.

Une bonne partie des expulsions sont dues à des raisons «administratives» après leur entrée irrégulière au Chili, et onze d’entre elles pour des «raisons judiciaires», a expliqué le ministre.

Tous seront expulsés mercredi dans un avion militaire qui part de la ville d’Iquique (à environ 2 100 km au nord de Santiago), dans la région de Tarapacá.

Une bonne partie des migrants en situation irrégulière pénètre dans la ville de Colchane, à 3600 mètres d’altitude, où Delgado a voyagé mardi avec les ministres des Affaires étrangères, Andrés Allamand, et de la Défense, Baldo Prokurica, pour annoncer des mesures pour faire face à l’augmentation dans le flux migratoire.

Selon les autorités locales, 3 600 étrangers ont franchi la frontière nord de manière irrégulière en janvier, dix fois plus que l’an dernier, et plus de 1 500 sont passés par Colchane, dont deux sont décédés.

Après être entrés à pied par un chemin inhospitalier sous des températures extrêmes, ils campent dans cette petite ville, habitée par des communautés indigènes Aymara, puis continuent leur voyage vers les villes d’Iquique, ou Santiago.

«Il est très important de prendre en compte la complexité de la situation. La migration vénézuélienne est devenue aujourd’hui une urgence régionale », a déclaré Allamand.

De son côté, le ministre Prokurica a indiqué que la sécurité a été renforcée avec les équipes militaires et de surveillance qui «sont disponibles pour soutenir les carabineros (police) et le PDI (police civile)» dans le contrôle des frontières.

Depuis 2014, près de 500 000 Vénézuéliens se sont installés au Chili à la recherche de meilleures alternatives économiques. Les Vénézuéliens sont devenus la plus grande colonie étrangère du Chili.

En 2018, le gouvernement de Sebastián Piñera a mis en vigueur un visa de responsabilité démocratique pour les Vénézuéliens qui souhaitent s’établir légalement, qui s’est poursuivi jusqu’en janvier, comme l’a confirmé le ministère chilien des Affaires étrangères à l’AFP.

Ce document leur permet d’avoir une carte d’identité et facilite leur intégration dans le pays. Cependant, le Service jésuite des migrants assure que ces derniers mois, la demande de ce visa a été «massivement» rejetée.

« Depuis la mise en place de ce visa et jusqu’en 2019, le pourcentage de ceux qui pouvaient être effectivement utilisés ne dépassait pas 5% », a précisé cet organisme dans un communiqué.

AFP