Le président met son veto à l’inclusion du psychiatre Nise da Silveira parmi les héros du pays

São Paulo – Le médecin psychiatre Nise da Silva, référence mondiale dans le traitement des demandeurs d’asile, s’est vu refuser par le président de la République son inscription au Livre des héros et héroïnes de la patrie. La décision est tombée dans l’édition de ce mercredi (25) du Journal officiel de l’Union. Dans le Message 251, adressé à la présidence du Sénat, Jair Bolsonaro allègue « contraire à l’intérêt public ».

Le projet de loi (PL) 9.262/17, de la députée Jandira Feghali (PCdoB-RJ), a été approuvé en avril. Le veto est venu d’une manifestation de la Maison civile, sur la base de la loi 11 597, de 2007. Selon le message présidentiel, « il n’est pas possible d’évaluer, aux termes de la loi susmentionnée, l’étendue des réalisations du docteur Nise Magalhães da Silveira et leur impact sur le développement de la Nation, malgré sa contribution au domaine de l’ergothérapie ».

mépris de la science

Par ailleurs, le président affirme qu’un hommage ne peut pas être « inspiré d’idéaux dissonants par rapport aux projections de l’Etat démocratique ». Une « explication » possible du veto réside dans le fait que Nise était affilié au Parti communiste.

Plusieurs manifestations ont déjà circulé sur les réseaux sociaux. « C’est un irrespect absurde envers la science brésilienne ! », a par exemple réagi l’Association nationale des étudiants diplômés (ANPG). « Elle était chargée de mettre fin au confinement, à la lobotomie et aux électrochocs chez les patients, d’humaniser les traitements. » « Bolsonaro n’a même pas dû lire quoi que ce soit sur le travail et la carrière du docteur Nise da Silveira », a commenté la députée Luiza Erundina (Psol-SP). L’auteur du projet a qualifié le président d’« ennemi de la société ». « Nise da Silveira a révolutionné la psychiatrie », a déclaré Jandira, qui est également médecin.

Diplômée en médecine de l’Université fédérale de Bahia, Nise est née en 1905 à Maceió et décédée en 1999 à Rio de Janeiro. Dans son activité, il a développé l’utilisation de l’art et des animaux de compagnie dans le cadre des soins. Il y a 70 ans, elle créait le Musée des Images de l’Inconscient.

Lire dans Revista do Brasil : La folie qui nous habite et la thérapie faite d’art et de plaisir