Les avocats activent le STF pour empêcher Bolsonaro de poursuivre ses adversaires

São Paulo – Le Bureau du Défenseur public fédéral (DPU) et un groupe d’avocats appelé la Cour fédérale suprême (STF), ce vendredi (19), pour mettre fin aux persécutions promues par le président Jair Bolsonaro contre ses opposants par le biais de la loi sur la sécurité nationale ( LSN).

Les avocats demandent que les enquêtes et les poursuites, basées sur le LSN, soient fermées contre les personnes qui critiquent les actions du président dans la lutte contre la pandémie de covid-19. En outre, le DPU demande que le ministre de la Justice, André Mendonça, soit empêché d’ouvrir des enquêtes sur la base de manifestations politiques d’opposants contre Bolsonaro.

Le Bureau du Défenseur public fédéral a envoyé deux habeas corpus qui visent à garantir un conduit sûr pour éviter que des déclarations concernant le président ne conduisent à l’ouverture d’enquêtes. Les avocats demandent au STF de conseiller à la police d’État de ne pas restreindre les manifestations contre Bolsonaro.

Poursuite de Bolsonaro

Lundi dernier (15), le département de police pour la répression des délits informatiques de Rio a convoqué le youtuber Felipe Neto pour fournir des explications sur un crime présumé prévu par la loi sur la sécurité nationale. La plainte est intervenue après que l’influenceur ait qualifié le président Bolsonaro de «génocide», comme une critique de l’échec du gouvernement fédéral à lutter contre la pandémie.

Hier (18), un groupe de manifestants a été arrêté par la police militaire du district fédéral pour avoir déployé une banderole de protestation contre le président Jair Bolsonaro, sur la Praça dos Três Poderes, à Brasilia. Ils ont été condamnés à une amende, sur la base de la loi sur la sécurité nationale, pour avoir également qualifié Jair Bolsonaro de génocide.

À l’habeas corpus, les avocats affirment que «les critiques de M. Le président a commencé à subir des contraintes illégales, systématiquement, pour avoir utilisé, comme libre expression de la critique – droit fondamental et cher à l’État démocratique – le terme «génocide» et autres ».

« Il est toujours bon de se rappeler que dans un État démocratique de droit, la liberté d’expression est un droit fondamental et, par conséquent, son exercice doit être assuré même si cela va à l’encontre des intérêts des gouverneurs de circonstance », ont-ils soutenu. Le Bureau du Défenseur public fédéral a également souligné l’impact des enquêtes sur la liberté d’expression.

«Il est important de noter que la prolifération de ces enquêtes aura un impact direct sur le libre débat d’idées qui intègre le noyau de la démocratie, car l’intimidation autoritaire, par l’usage de la peur et la criminalisation de la manifestation de la pensée, tend à éliminer la critique de l’un des acteurs exclusivement, des politiciens, déstabilisant ainsi le processus démocratique », a affirmé l’organe.