L’Espagne approuve la loi sur la mémoire démocratique

Le Sénat espagnol a approuvé ce mercredi 5 octobre la loi sur la mémoire démocratique qui permettra aux descendants d’Espagnols nés hors de ce pays, dont des milliers de Vénézuéliens, de pouvoir demander la nationalité espagnole.

La loi qui accorde des droits à la nationalité aux enfants et petits-enfants d’Espagnols qui ne pouvaient pas l’obtenir auparavant pour diverses raisons a été approuvée par l’ensemble du Sénat avec 128 voix pour, 113 contre et 18 abstentions.

Après cette approbation, il est prévu que dans les prochains jours, la nouvelle loi, également connue sous le nom de loi sur les petits-enfants, soit ratifiée par le roi et publiée au Journal officiel de l’État (BOE).

Le consulat général d’Espagne à Caracas a tweeté ce jeudi via son compte @ConsEspCaracas : « Le Sénat a approuvé la loi sur la mémoire démocratique, qui comprend de nouvelles fonctionnalités dans l’accès à la nationalité espagnole. Les informations seront bientôt disponibles. La patience est requise. Le processus est en cours de développement et des milliers de requêtes avec le même contenu sont reçues ».

« Cette loi, fondée sur les principes de vérité, de justice, de réparation et de garantie de non-répétition, revendique expressément la transition et la défense des valeurs démocratiques, et condamne pour la première fois le coup d’État militaire de juillet 1936 et la dictature franquiste. . ”, fait référence à un communiqué de presse du gouvernement espagnol.

Dans des déclarations aux médias rapportées par le ministère de la Présidence de l’Espagne sur son compte Twitter @M_Presidencia, le ministre de la Présidence, des Relations avec les tribunaux et de la Mémoire démocratique, Félix Bolaños, a souligné qu’il s’agit d’un droit humanitaire qui place toutes les victimes à le centre de l’action publique, en créant un registre et un recensement des victimes pour leur donner de la visibilité, entre autres mesures.

Principales nouveautés de la Loi Mémoire Démocratique

Concernant la vérité

  • Il déclare le droit des membres de la famille et de la société de savoir ce qui s’est passé.
  • L’État assume le leadership dans la recherche et l’identification des disparus et la promotion des exhumations.
  • Elle garantit la conservation des documents et l’accès aux dossiers.
  • Favorise la création d’une banque nationale d’ADN des victimes de la guerre et de la dictature.
  • Il recueille une reconnaissance explicite du rôle du mouvement mémorialiste et crée une structure stable de participation à travers le Conseil de la Mémoire Démocratique.

Concernant la justice

  • Elle proclame l’illégalité des tribunaux d’exception de Franco et l’annulation de leurs peines et place les victimes au centre de l’action publique. Cela donnera lieu au droit d’obtenir une déclaration de reconnaissance et de réparation personnelle.
  • Il déclare le droit d’enquêter sur les violations des droits de l’homme de la guerre et de la dictature jusqu’à la promulgation de la Constitution de 1978.
  • Promeut la création d’un bureau du procureur pour les droits de l’homme et la mémoire démocratique au sein du bureau du procureur général de l’État en tant qu’instrument d’enquête.

Concernant la réparation

  • Progrès dans la nécessité de réaliser un audit et un inventaire des biens saisis et des sanctions économiques pendant la guerre civile et la dictature franquiste.
  • Deux nouveaux cas d’acquisition de la nationalité espagnole sont inclus pour ceux qui ont subi l’exil : les fils et les filles nés à l’étranger de femmes espagnoles qui ont perdu leur nationalité en épousant des étrangers avant 1978, et les fils et filles adultes d’Espagnols dont la nationalité d’origine a été reconnue en vertu du droit d’option.

Concernant le devoir de mémoire comme garantie de non-répétition

  • Les contenus de la mémoire ont été inclus dans les enseignements de l’ESO (Enseignement Secondaire Obligatoire) et du Baccalauréat.
  • La recherche sur la mémoire démocratique sera encouragée.

rôle des femmes

De plus, la loi reconnaît expressément le rôle joué par les femmes dans leur lutte pour la conquête des droits et libertés qui occupent une place transversale et singulière dans l’ensemble de la loi.

Elle établit également l’obligation d’éliminer les vestiges franquistes, prévoit l’extinction des fondations prônant le franquisme ou des activités qui impliquent le mépris et l’humiliation de la dignité des victimes, et établit un système de sanctions avec des amendes pour garantir le respect de la loi.

Jours officiels

La norme établit deux journées officielles de mémoire : le 31 octobre, pour la mémoire et l’hommage à toutes les victimes, et le 8 mai, pour la mémoire et l’hommage des victimes de l’exil.

Enfin, il comprend une réglementation exhaustive des présupposés contraires à la mémoire démocratique, des avancées par rapport au patrimoine documentaire, réglemente les lieux de mémoire et modifie le régime juridique de la Vallée des morts dans son ensemble comme une étape préalable à sa resignification.

Commission chargée d’enquêter sur les violations des droits de l’homme

La loi sur la mémoire s’étend jusqu’en 1978, année de l’approbation de la Constitution espagnole, mais, comme c’est le cas pour d’autres réglementations régionales, elle contient une disposition supplémentaire qui permettra la création d’une commission d’experts chargée d’enquêter sur d’éventuelles violations des droits de l’homme. contre des personnes qui se sont battues pour la liberté et la démocratie depuis l’entrée en vigueur de la Constitution jusqu’en 1983.