Tue à vie ?

La célébration d’une bataille, d’une guerre ou d’un massacre nous a toujours conduit à de nombreuses questions : est-il valable de célébrer ou de regretter cette action quels qu’en soient les résultats ? La célébration de l’« exploit » ne valide-t-elle pas l’affrontement qu’il faut résoudre par la force et qui conduit en vainqueurs à ceux qui ont fait le plus de morts ? Est-ce la conception de l’histoire qui est postulée et pratiquée même au XXIe siècle ? Une procédure inscrite dans la sauvagerie-barbarie – la « civilisation » ?

Faudra-t-il admettre que la prétendue civilisation actuelle continue la même sauvagerie-barbarie qui a désormais l’écriture, les codes, l’État et une machinerie de violence pour imposer les intérêts du parti dominant ? Comment nier que les quasi-hommes maintenant propriétaires s’appuient sur cette force-violence qui leur garantit la dominance et la capacité d’exploitation ?

Accepte-t-il la thèse biblique de la nécessité de la violence pour éloigner les marchands du temple ou celle du marxisme de la lutte des classes comme moteur de l’histoire ? Sans confrontation-violence entre les classes il n’y a que l’histoire sans moteur, prosterné, mort ? Peut-on jamais considérer et comprendre que le véritable « moteur de l’histoire » est l’exploitation qui inclut la force-violence pour le plein exercice de la domination et que tant qu’elle perdurera, la sauvagerie-barbarie-civilisation continuera à triompher ? Alors quelle lutte des classes ? Moteur de quoi ?

Y a-t-il un intérêt aujourd’hui à renverser la vieille école caudilliste-héroïque-sacro-sainte qui a entre les mains des grands hommes, les Alexandre le Grand, Jules César, Clovis, Néron, Philippe ou Napoléon Bonaparte les conquêtes nécessaires pour accroître les puissances exploiteuses ?

Existe-t-il un événement connu dirigé par le collectif-social-peuple ? A quoi ont abouti les pratiques socialistes-communistes en Russie ou en Chine ? Une autre forme de capitalisme ou un socialisme pris en charge par la bureaucratie, le personnalisme et l’exploitation elle-même ?

Et qu’en est-il des millions de combattants qui tombent en croyant en une révolution qui façonnerait un monde meilleur d’indépendance, de souveraineté, de liberté et de justice pour et pour tous ?

Sancho, pouvez-vous égayer une célébration Carabobo-200 qui considère cette expérience comme l’école glorieuse appelée à donner un coup de pouce aujourd’hui à la violence nécessaire pour faire la révolution que l’histoire du monde ne connaît pas encore ? Que les tueries continuent pour quelles vies ?

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